2. AGIR ENSEMBLE

Désaccord ou controverse?

Puisque l’action intersectorielle est un espace de négociation, des désaccords s’expriment et des controverses peuvent prendre forme. Il y a controverse lorsque des positions concurrentes se matérialisent entre les membres du réseau, et diverses interprétations d’un même phénomène se confrontent. La controverse porte sur une question directement liée au projet et non sur des différences plus générales entre les actrices et les acteurs.

Par exemple, une controverse peut porter sur :

  • des visions distinctes sur le public cible d’une intervention,
  • une mésentente sur l’intervention à mener en priorité,
  • l’autonomie versus l’interdépendance entre des actrices et acteurs,
  • des intérêts divergents entre des actrices et acteurs, que l’on ne parvient pas à réconcilier.

Mais une controverse n’est pas…

  • des problèmes issus d’un mauvais partage de l’information,
  • des tensions liées à des organisations différentes du travail,
  • des conflits liés à la répartition des tâches,
  • des difficultés au sujet de la gestion de fonds ou de la transparence.

Source : Les collaborations intersectorielles et l’action en partenariat, comment ça marche?


QUIZ

Les situations suivantes sont-elles des désaccords ou des controverses?

 

Résultats

#1. Dans un projet de groupe d’achat collectif, deux visions de l’approvisionnement alimentaire collectif s’opposent lorsque vient le temps d’établir les priorités et les actions à mener. Certains expriment une vision historique de l’achat collectif : des groupes d’achat à petit volume opérés dans l’espace limité des organismes, les denrées étant destinées aux membres défavorisés. Pour d’autres, l’achat collectif doit être offert à toute la population d’un quartier pour accroître le volume d’achat et obtenir de meilleurs prix de la part de fournisseurs en gros. Cela nécessite cependant des installations adaptées à de gros volumes (entrepôt et chambre froide) et met à l’épreuve la capacité limitée des installations des organismes de quartier. (Tiré de Les collaborations intersectorielles et l’action en partenariat, comment ça marche?)

Il s’agit d’une controverse. En effet, il y a un désaccord sur le public cible de l’intervention et sur ce que signifie des denrées abordables pour les usagers. L’évolution de cette controverse implique l’évolution des points de vue chez les acteurs par la négociation et l’apprentissage.

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#2. Plusieurs institutions, organismes et associations se rassemblent pour améliorer l’accessibilité à des services de santé dans un quartier défavorisé. Des tensions émergent parce que certaines personnes sont payées par leur organisme pour se présenter aux réunions, tandis que d’autres agissent de façon bénévole.

Il s’agit d’un désaccord. Ce sont des tensions liées à l’organisation du travail.

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#3. Dans une démarche de revitalisation urbaine intégrée, certains partenaires communautaires ont l’impression d’être consultés par la Ville pour valider ce qui a déjà été décidé et que leur opinion n’est pas réellement prise en compte à toutes les étapes du projet. Certains évoquent un « choc culturel » entre le service d’urbanisme de la Ville et les organisations du milieu.

Il s’agit d’une controverse qui porte sur l’autonomie versus l’interdépendance entre les acteurs, un enjeu central dans l’action intersectorielle.

Pour faire évoluer cette controverse, on peut réfléchir collectivement aux gains et aux pertes pour la collectivité en favorisant avant tout l’autonomie de chacun dans la décision ou en travaillant à  créer des interdépendances entre les acteurs. Par exemple, en mettant en lumière quelles informations pertinentes auraient pu être prises en compte par une consultation plus en amont et comment cela aurait pu influencer la décision.

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